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        Il 
        y avait aussi, dans cette rue, un carrefour des Flamands qui nous rappelle 
        le commerce intense que La Rochelle faisait avec les Flandres. Négociant 
        et armateurs discutaient de leurs affaires et, peut-être, des échanges 
        de produits s'y faisaient-ils ? 
      Dans le parler flamand, nous trouvons le mot " mok " qui désigne un vase 
        en fer pour mesurer certaines denrées ; sautons le pas pour faire de moquerie 
        le lieu où l'on se servait de cette mesure ou bien où l'on comptait en 
        " mok " ! 
      Plus charentais serait l'explication disant qu'il y avait là un fabricant 
        ou un dépositaire de " moques ", ustensile très utilisé dans notre région. 
        Cette rue sera celle des Trois-Marchands, du nom d'une auberge réputée 
        pour la réception des personnages importants 
      ACCIDENT…ROYAL 
      Redevenue rue Chef-de-Ville elle nous replonge dans notre vieille Rochelle. 
        C'est dans une de ses maisons que Charles VII (encore dauphin) faillit 
        terminer ses jours dans l'écroulement du plancher d'une salle (premier 
        étage) où il avait réuni les notabilités de la ville, il ne dut son salut 
        qu'à l'emplacement de son siège, dans une anfractuosité de la muraille. 
      Cet accident le marqua pour la vie, le laissant craintif, renfermé et 
        méfiant. Un auteur du temps écrivait tous ceux qui n'étaient pas en la 
        place furent près de s'entre-tuer, certains que Mgr le Dauphin et ceux 
        de sa compagnie fussent morts par trahison… 
      Dans cette rue, on trouve une belle séries d'arcades soutenant une façade 
        très harmonieuse avec mansardes et gargouilles. Sous ces arcades, une 
        petite porte de bois, cloutée, dite porte-guichetière, la seule que nous 
        connaissions dans la ville ; dans la totalité de la porte est découpée 
        une autre porte ne laissant le passage qu'à une personne. C'était là une 
        précaution en ces temps troubles (16ème siècle). 
      En face de cet immeuble, mentionnons la maison de Dupaty, auteur des 
        Lettres sur l'Italie et dont le caractère comme président à mortier du 
        parlement de Bordeaux est à connaître. 
      N'oublions pas enfin, qu'en 1742, une association se forma pour créer 
        une Société de musique, qui devint Académie de drame et de musique. Elle 
        s'installa dans l'immeuble ayant nom " le Grand Galion " et c'est là qu'est 
        né notre théâtre qui deviendra municipal. En 1789, montera sur ses planches 
        le Rochelais Jean Mauduit, dit la Rive, qui déclarera : 
      " …A tous les cœurs bien nés que la patrie est belle, Qu'avec ravissement 
      je revois ce séjour… " 
      A quoi fera écho le journal en imprimant : 
      " …Des larmes attendries vinrent aux yeux des spectateurs " 
      En est-il encore ainsi aujourd'hui dans notre temple culturel de la rue 
        Chef-de-Ville ? 
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