|  
        HISTORIQUE 
        DE L'HÔTEL DE VILLE  
      L'Hôtel de Ville est resté, depuis la création de la commune rochelaise, 
        c'est à dire depuis huit siècles environ, la maison du corps municipal. 
        La maison de l'échevinage reçut ses premiers agrandissements en 1928. 
        Au cours des siècles qui suivirent, elle connut de multiples extensions. 
      De 1830 à 1850, la mairie fut dégagée par l'acquisition d'un groupe de 
        maisons du sud de la rue Dupaty, maisons qui, par leur démolition donnèrent 
        naissance à la place de l'Hôtel de Ville. Ces dernières années, un second 
        dégagement sur la rue de la Grille a permis de mieux faire ressortir la 
        façade de ce côté. 
      Quand aura été réalisé le troisième dégagement prévu face au havre par 
        la suppression de la petite rue du Port et la construction d'un square, 
        notre Hôtel de Ville formera alors un harmonieux quadrilatère où le moderne 
        se mariera heureusement au passé. 
       Tel 
        qu'il est aujourd'hui et considéré de la place, l'Hôtel de Ville laisse 
        une impression d'aspect sévère avec son mur d'enceinte au cordon de créneaux 
        et de mâchicoulis, ses niches si délicatement et si artistiquement fouillées 
        et sa porte de forteresse. 
      Cette porte franchie, le visiteur est en présence d'un magnifique édifice. 
        Le rez-de-chaussée comporte une galerie ouverte, formée de neuf arcades, 
        cintrées ou géminées, avec de riches pendentifs et les tympans ornés de 
        beaux trophées, reposant sur huit piliers et deux pilastres. 
       Le 
        plafond montre des cartouches variés ; on y lit les monographes d'Henry 
        IV et de Marie de Médicis, avec la date de 1606, année de la construction. 
        La frise qui surmonte la galerie, l'étage supérieur, l'ensemble dénote 
        une architecture de grand style. 
      Un escalier monumental, avec campanile et dôme occupé par une statue 
        du Béarnais en faïence émaillée, sépare la galerie d'un ravissant pavillon 
        Henri II (ancien échevinage). Au premier étage se trouve la salle dite 
        des échevins, la grande salle des fêtes, avec sa cheminée monumentale, 
        la salle des Commissions, le cabinet Jean Guiton avec la table légendaire 
        et le fauteuil du maire de 1628, le cabinet du maire, la salle des délibérations. 
      L'Hôtel de Ville a été l'objet de restaurations récentes, sous la mairie 
        de Beltrémieux. 
       Les 
        armoiries peintes dans la salle des échevins sont celles des anciens maires 
        ci-après : 
      Bernon, Perle, Mignonneau, Poussart, J. Rochelle, Mérichon, de Haraneder, 
        Huet, Salbert, J. Bureau, Godefroy, Sueguin Gentilz, Favre de Chiron, 
        Nicolas de Voutron, Doriole, Thévenin, Berthinaud, de Berrendy, Girard 
        de Bazoges, Guy, Blandin, Guillemin, Jaches Henry, Chastaignier, Langlois 
        d'Angliers, Sarragand, Guybert, Berne, Amos Barbot, Pineau, Sauvignon. 
      Le siège de 1628 est inséparable du souvenir de celui qui fut l'incarnation 
        même de la Résistance, le maire Jean GUITON défendit sa ville avec un 
        héroïsme sans égal, jusqu'à l'heure où la malheureuse cité due succomber, 
        plus par la famine que par la force des armes. 
      Guiton était né le 2 juillet 1585 et fut baptisé au Temple Saint Yon. 
        Après la capitulation de La Rochelle, Guiton dû partir en exil ; il accepta, 
        plus tard, un commandement dans les flottes Royales. 
      Après une existence tourmentée, Guiton revint mourir à La Rochelle et 
        le registre des décès des protestants porte cette simple mention : 
        " 15 mars 1654. Jehan Guiton escuyer, sieur de Repose-Pucelle, âge 
        de 69 ans ou environ, a été enterré ". (Ce qui ne concorde pas avec 
        la date de naissance). 
       
      Son inhumation eut lieu dans un petit cimetière situé près du rempart 
        du front Ouest, à côté de l'endroit où fut ouverte, depuis la large voie 
        qui mène au port de la Pallice. 
      Par une heureuse coïncidence, et sans qu'on l'eut cherché, c'est presque 
        sur le lieu même de sa sépulture que passe la belle avenue qui porte son 
        nom.  
     |