On
la nommait encore : Tour de Prêtres, parce que treize prêtres, qui y étaient
emprisonnés pendant les luttes religieuses, y furent égorgés et précipités
dans la mer.
La Tour a servi tout au long de son histoire de prison, elle a reçu au
XVIIIe siècle des corsaires anglais, écossais, irlandais, hollandais et
espagnols ; certains d'entre eux furent condamnés à mort et pendus dans
la salle la plus haute, où l'on voit encore la trappe.
Les prisonniers ont laissé de nombreux souvenirs de leur passage sous
forme de gravures exécutées dans les murs généralement avec un clou de
sabot. On voit notamment : une locomotive, des croix, de nombreux bateaux,
un damier et surtout la gravure réalisée par un certain Lafontaine en
1872, condamné à 60 jours de prison.
Elle se nomme aussi Tour des Anglais parce que lorsque La Rochelle était
ville anglaise, la garnison de cette Tour était composée de soldats anglais.
Elle doit son nom aussi de Tour de Garrot, parce qu'elle était pourvue
d'un énorme cabestant destiné au désarmement des nefs, qui venaient y
faire le dépôt de leurs armes et munitions, avant de pénétrer dans le
port, ils venaient s'accoster au pied de la Tour, et là , avec un nœud
coulant (garrot) on enlevait leurs canons qui étaient ensuite rendus Ã
leur départ.
Avant que la Tour de la Lanterne ne fut classée, avec les tours de l'entrée
du port, comme monument historique, et de jusqu'en 1920 environ, l'autorité
militaire utilisait cet édifice comme prison pour les soldats de la garnison,
beaucoup de personnes se souviennent encore avoir vu, sur la galerie extérieure
des prisonniers venant prendre l'air pendant leurs heures de captivité.
En
maintes circonstances, on y avait aussi enfermé, antérieurement des bourgeois
en état de rébellion contre le corps de ville (1615) ; des protestants
du Poitou, venus pour chercher un refuge à La Rochelle, y furent incarcérés
après l'insurrection vendéenne de 1793 ; les brigands de la Vendée furent
transportés et jugés à La Rochelle après avoir été détenus dans la Tour
de la Lanterne.
Enfin, on l'appelle Tour des Quatre Sergents, deux des sergents de la
conspiration des Carbonari, Bories et Boubin y furent enfermés en 1822,
avant d'être transférés à Paris où on les guillotina avec leurs amis Pommier
et Raoult, le 21 septembre 1822.
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