La
rue Bletterie est l'une des plus anciennes de notre vieille cité et qui
a gardé de fortes traces de son passé.
Située non loin du Havre, il était naturel que ce soit là un centre d'affaires
à vocation bien définie, comme la plupart des rues dans l'ancien temps.
Pour elle, ce fut la rue des marchands de " bleds " (toutes les céréales
étaient désignées par ce mot), d'où son nom de rue des Blatteries puis
Bletterie.
Les négociants en céréales y avaient installé le centre de leurs transactions
et certains y avaient leur domicile. Les quelques maisons à pans de bois
du XIV et XVéme siécles qui subsistent montrent, par leurs dimensions,
que leurs propriétaires jouissaient d'une certaine aisance.
Il est bien dommage que d'autres aient été modifiés au cours des ans,
et l'époque des porches, par exemple, se perçoit dans les arcades murées
qui se profilent sur les façades. Rue commerçante, elle avait vu s'ouvrir
des auberges pour recevoir des clients venant de Marans, de Moricq ou
de plus près, des environs de Périgny, d'où le ruisseau de la Moulinette
apportait les produits au Port-Dauphin ; Ã deux pas de la rue Bletterie.
Nous y retrouvons l'auberge de la " Tête-Blanche ", dont l'enseigne subsiste
sous l'arcade aveugle. Deux autres maisons nous montrent des fenêtres
soutenues par des consoles sculptées et l'une d'elles se décore d'un médaillon
à chaque étage : une lucarne datée de 1756, se profile tout en haut.
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